vendredi 26 avril 2013

Principe de Hill

En une phrase : "Moins les français consomment de vin, plus le nombre de décès attribuables à l'alcool augmente en France".
 Les preuves :
1) En 2000, Mme Hill, sur la base d'une étude finalisée en 1995, indiquait que l'alcool était «responsable d’un
décès sur onze, c’est-à-dire d’environ 45 000 décès par an» :
 http://www.hcsp.fr/docspdf/adsp/adsp-30/ad301417.pdf.
1/11 = 9% (environ).
Plus précisément, si l'on effectue les calculs sur la base des chiffres présentés dans le 3ème tableau de la page 15, on arrive à 8,7%.
2) En 2013, sur la base d'une étude finalisée en 2009, Mme Hill, avec 3 co-signataires, publie une étude selon laquelle, 14 ans après donc, nous en sommes à 49000 décès attribuables à l'alcool soit environ 9,2% de la mortalité totale si l'on calculé sur les mêmes bases que précédemment (France métropolitaine, + de 15 ans).
1) En 1994/95, les français de plus de 14 ans consommaient en moyenne 75,6 litres de vin par an.
 2) En 2008/09, ce chiffre était ramené à 58,2 l/hab/an.
 Soit une baisse de 23%.
 Soit un peu plus de 1,6% par an : environ 1,2 litre.
Un verre par mois.
Dans le même temps, d'après Mme Hill, donc, le nombre de décès attribuables à l'alcool avait augmenté de 4000 personnes/an.
 Soit une augmentation de 11,25%, c'est à dire -sur 14 ans- 0,8% par an (environ 286 victimes).
"En arrondi",  24 décès/mois.
 Donc, on peut déduire -toujours selon Mme Hill, évidemment- que chaque fois que le français moyen consomme un verre de vin/mois en moins par rapport à l'année précédente, cela induit 24 décès/mois supplémentaires.
Lourde responsabilité !

Confirmation
Pour confirmer ce "principe de Hill", on peut reprendre le dernier document cité, mais cette fois-ci à la page 125 (second tableau), pour découvrir quels étaient les proportions de consommateurs réguliers de vin en 2010 par tranche d'âge.
 Rapprochons le de cet article : http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=11470.
On constate que pour Mme Hil (et aussi de ses 3 co-rédactrices), l'alcool est «responsable de 22% de décès entre 15 et 34 ans» (entre 0,2 et 4,7% de consommateurs réguliers),
«de 18% de décès entre 35 et 64 ans» (entre 6,5 et 27,6%),
«et de 7% de décès à partir de 65 ans» (entre 33,8 et 41,6%).
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Conclusion :
On voit bien qu'il y a pratiquement proportionnalité inverse : le principe est donc validable.
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Confirmation par le cancer :
 En 2009, Mme Hill co-signait un rapport "démontrant" que «pour l'année 2006, il a été estimé que la consommation d'alcool était responsable de plus de 9000 décès par cancer».
 Ce qui était repris en 2011 par l'Institut National du Cancer dans une de ses fiches repères. Vérifier page 2, sous-chapitre 1.2 : Click.
 Et en 2013, la même Mme Hill co-signait l'étude évoquée plus haut "établissant" qu'en 2009 «que, sur plus de 49.000 décès attribuables à l'alcool recensés en 2009 en France, 15 200 (9,5%) étaient dus à un cancer».
 Chiffre également repris par l'INCa.
Voir 1° § du chapitre "Une augmentation de risque dose-dépendante" : Click.
 Soit une augmentation de 67% en 3 ans !
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[1] Sources : Alcohol-attributable mortality in France / Sylvie Guérin, Agnès Laplanche, Ariane Dunant and Catherine Hill. Publié sur http://eurpub.oxfordjournals.org / Titre : Eur J Public Health (2013) doi: 10.1093/eurpub/ckt015 First published online: March 4, 2013.
Autre bizarrerie
Mme Hill nous dit aussi que la proportion "nombre de décès attribuable à l'alcool/nombre total de décès" donne des chiffres 15,66 fois plus élevés en France qu'au Danemark en ce qui concerne les femmes (4,7 pour 0,3).
Et 15 fois plus en ce qui concerne les hommes (13 pour 1).
Voir chapitre " Comparison with other countries", à peu près au 2/3 du "Full text" : http://m.eurpub.oxfordjournals.org/content/early/2013/03/04/eurpub.ckt015.full.
Or, dans une étude en notre possession, signée de Mmes Hill et Laplanche et parue en  2010 dans une revue américaine, PubMed, sous le titre [The French drink too much alcohol], ces dames nous disent que le World Drink Trends donne 21g d'alcool mis à disposition par jour et par habitant au Danemark... contre 20g pour la France. Soit 5% de plus.
Et puis... il y a les chiffres d'Eurostat, qui est «une direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire» :  
 https://www.data.gouv.fr/fr/organizations/eurostat/#datasets.
Ces chiffres nous disent que le taux standardisé de mortalité due à l’alcool s’élève en effet à 6,8 pour 100000 habitants en France, contre... 18, 1 au Danemark en ce qui concerne les hommes.
Et 5 contre 1,7 en ce qui concerne les femmes. 
http://www.data-publica.com/opendata/5712--causes-de-deces-deces-dus-a-l-utilisation-abusif-d-alcool-par-sexe-de-1998-a-2009
Un sur-différentiel qui peut éventuellement s'expliquer par le fait que, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, «les pays nordiques obtiennent en effet un score de consommation dangereuse de 2,8 (d’une échelle de 1 à 5, où 5 représente l’usage le plus nocif), comparé à un score en fait à peine plus élevé de 2,9 pour l’Europe du Centre-Est et de l’Est, mais sensiblement supérieur à celui de l’Europe du Centre-Ouest et de l’Ouest (1,5) et de l’Europe du Sud (1,1).»
http://www.euro.who.int/fr/media-centre/sections/press-releases/2012/03/adults-in-europe-consume-three-standard-alcoholic-drinks-per-day-on-average
Des documents que l'on a peut-être oublié de consulter, à l'institut Gustave Roussy...
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