lundi 30 janvier 2017

Arguments (2)

Nous avions montré dans notre article "Rancune" comment le projet de défiguration accrue des étiquettes était affaire de représailles. 
C'est également après une modeste victoire du camp du vin que les prohibitionnistes, dans le courant de l'année 2004, ont intégré la problématique de l'alcoolisation fœtale dans leur panel stratégique, ce qui avait abouti à l'arrêté du 3 octobre 2006.
Nous tenons l'historique détaillé de cet épisode à la disposition de nos lecteurs.

Par conséquent, si on veut se pencher sérieusement sur la question,  il faut aller chercher données et références dans des études et rapports non intégrés à ce contexte, c'est à dire antérieurs à 2004.
Par exemple cette expertise collective de l’Inserm datée de 2001 : http://www.inserm.fr/content/download/7821/59394/version/1/file/alcool_effets_sur_sante_2001.pdf.
On voit bien que la préconisation "consommation zéro" ressort du principe de précaution.
Comme si l'on disait : «Pour éviter d'être victime d'accidents de voiture, laissez la vôtre au garage et ne déambulez que dans les rues piétonnes et les sentiers de montagne ou forestiers.»




En revanche, on peut aussi constater qu'avant 2004 l'attention était plus particulièrement attirée sur les consommations excessives que celles ci soient régulières ou ponctuelles. 
Ce dont on parle beaucoup moins aujourd'hui, puisque c'est de prohibitionnisme radical qu'il s'agit désormais.
Comme, conformément aux intérêts commerciaux des cocacommanditaires de la manœuvre, c'est l'usage régulier accompagnant les repas et non plus plus l'excès "festif" épisodique qui est visé, la problématique du "trop" passe sous le tapis. 

Mais c'est justement sur la question de la sur-alcoolisation ponctuelle que nous voudrions nous appesantir.

Au risque d'irriter les tenants du système "sodas en semaine, binge-drinking le week-end" auquel nous résistons.

Rappelons une fois de plus, que la courbe de la consommation de vin et celle du nombre de comas éthyliques sont orientées en sens contraire l'une de l'autre.
Et l'on peut très probablement conjecturer que là se trouve une des pistes menant à expliquer pourquoi l'augmentation du nombre d'alcoolisations fœtales s'accroît au même rythme que se développe la désaffection à l'égard du "divin breuvage ".
D'autant plus, évidemment, que ladite désaffection touche particulièrement les classes d'âge aptes à la procréation.
Lesquelles ont grandi dans un contexte de malbouffisation institutionnelle.

Et par conséquent d'œno-déculturation organisée.

Nous nous trouvons donc en présence d'un processus de type "pompier pyromane".
Dont on ne sortira pas en augmentant le volume de la sirène.

                                                                      (À suivre)

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